Je ne pouvais écrire un blog sans y aborder mon parcours et ma reconversion. Je sais que toi aussi tu as peut-être fait une reconversion ou que tu l’envisages.
Tout commence par une éducation dans une famille monoparentale de classe moyenne avec une maman employée de bureau dans la même entreprise toute sa carrière et un frère militaire.
J’ai 17 ans. Ma vocation : devenir éducatrice spécialisée. Je veux aider les autres. Au sens premier du terme. Je vais alors me diriger dans le social. Mon bac L Théâtre en poche, je réussis le concours d’entrée à l’IRTS (Institut Régional des Travailleurs Sociaux). Je me sens à ma place, je vais enfin faire de ma vocation mon métier !
Malheureusement mes espoirs ne sont que désillusions. Aider des gens avec peu ou pas de budget ça limite les actions. Je me prends la réalité du monde, de notre société en pleine face. Et puis, je me retrouve à la rue, à dormir dans ma voiture. Je n’ai pas réussi à continuer d’avoir une vie “normale” alors que je n’avais plus de chez moi. J’ai donc abandonné ma formation pour trouver un job et pouvoir prendre un appartement.
Je prends le premier job qui passe et je deviens équipière de vente chez Carrefour. Je ne suis pas particulièrement fan de l’attitude des clients assez ingrate, mais ce job me permet de prendre mon appartement et d’essayer de retrouver un semblant de vie normale.
Après un an d’horaires décalés et changeants, l’absence de week-end, j’ai envie d’un travail et d’horaires plus fixe et des week-ends. Je choisis de faire un contrat pro en tant que secrétaire médicale. Je rejoins donc un petit cabinet médical, on est en 2010.
Je débute cette nouvelle expérience pleine de motivation, de bienveillance, de naïveté, j’ai le sentiment que je pourrais être utile et aider les gens (ma vocation première). Evidemment, tu te doutes que tout ne va pas se passer comme je l’avais imaginé. Malgré toute ma bonne volonté.
Les premières années ça va, je me retrouve dans ce métier, j’apprécie les horaires plus fixes, mes week-ends. Et puis au bout de 2 ans je commence à tourner un peu en rond. Je vis de mauvaises expériences avec ma collègue (un vol de chèque, entre autres), les patients sont de plus en plus agressifs et je supporte de moins en moins d’être traitée comme le larbin de certains médecins qui ne jugent pas nécessaire de faire preuve de politesse et sympathie.
Malgré ces “alertes” je n’arrête pas. Je me dis que ça doit être ça le “travail”. Je n’imagine pas que cela puisse être différent. Alors je ne réfléchis pas, je m’accroche, je fais mon max et j’avance.
Spoiler alert : très mauvais plan.
En conséquence, au bout de 5 ans, je fais un burn out. Ce truc insidieux qui s’installe dans ta vie sans que tu t’en rendes compte. Ce truc qui te rend l’ombre de toi-même, qui t’épuise parce que toi tu cherches à tout prix à garder la face et comme ça ne suffit pas et bien tu continues jusqu’à l’épuisement…
4 mois d’arrêt plus tard et une thérapie avec une psychologue du travail, je reprends mon poste. Au même endroit, dans le même métier. J’avais pas encore compris que même si moi j’avais changé, évolué, mon métier et l’entreprise n’avaient, quant à eux, pas changé.
1 an plus tard, en 2016, on découvre un cancer du poumon à ma maman. 6 mois plus tard, elle décèdera. J’ai choisis de me jeter corps et âme dans ce job, plus facile pour anesthésier la douleur et ne pas penser à la perte immense que je viens de subir.
Et en 2018, patatra. Tout s’écroule. Je m’écroule. Le deuil pas fait, le surmenage, les conditions de travail toxiques, l’agressivité des patients, le stress, je suis de nouveau arrêtée. Cette fois ci ça ne sera pas 4 mois. Je prends conscience que là c’est trop. Ce n’est plus possible de faire ce métier. Si je continue j’y laisserais ma santé pour de bon. Tous mes médecins sont formels.
On arrive à un choix crucial : reprendre mon job quoiqu’il m’en coûte ou faire autre chose mais quoi ? Je n’ai que mon bac L en poche, je n’ai pas les ressources pour reprendre une formation ou une école longue. Et puis qu’est-ce que je peux faire ? La seule chose que je sais c’est que je ne veux plus d’un métier en contact avec du public. Mais comment je peux faire autre chose alors qu’il y a des factures à payer ? Et si je me trompais ? Et si ça ne fonctionnait pas ? Et si …
Et puis il y a les proches qui, parfois, renvoient sur toi leurs propres peurs, leurs propres angoisses. A coup de “tu vas pas quitter un CDI pour ça ? Et si tu trouvais rien après ? Tu sais il y a plein de gens qui n’ont pas la chance d’avoir un CDI !”. Et c’est vrai, il y a plein de gens qui n’ont pas de travail et qui galèrent, il y a aussi plein de gens qui se suicident parce qu’ils souffrent au travail … On ne peut pas faire une échelle des souffrances. Ma souffrance est là, elle est légitime aussi et je ne peux plus continuer à l’ignorer.
La vie aime parfois nous faire des surprises. Au même moment où je m’interroge sur mon avenir, je tombe sur un reportage qui présente une école qui donne une formation accélérée en développement web. 5 mois pour valider un bac +2 ! Une aubaine ! Tiens ça tombe bien mon mec cherche à se reconvertir. Enjouée je lui dit que ça à l’air vraiment génial et qu’il devrait faire cette formation.
Et puis il va y avoir cette phrase en apparence anodine mais qui, je ne le savais pas encore, allait changer ma vie : et toi pourquoi tu ferais pas cette formation ?
Après avoir pouffé face à l’absurdité de sa suggestion, il a insisté pour que je réponde sérieusement. J’ai pris quelques minutes pour réfléchir et je n’ai rien trouvé à répondre. A part la peur, il n’y avait en effet rien qui m’empêchait d’au moins l’envisager.
C’est à partir de là que je suis passée de “Quoi ? Moi dans l’informatique ? J’en suis incapable ” à “Oui pourquoi pas !” puis à “Aller, je me lance !”.
Ma vie était sur le point de basculer et à ce moment là je ne le savais pas encore !
On se retrouve très vite pour un épisode 2 !
Bisous 😘
Le beau Iboss est un chien de 9 ans très en forme ! Actif, câlin, joueur... Iboss n'a pas connu la vie en maison, il aura besoin d'un apprentissage et d'un jardin pour pouvoir se dépenser.
Ayant chassé toute sa vie, Iboss a des instincts qui ne le rendent pas compatible avec les chats et NAC. Iboss ne sera pas placé pour la chasse.
La majorité de nos animaux à l’adoption sont en familles relais ou en pension, ils ne sont pas à la Maison SPA. Ainsi, pour toute demande d’adoption, merci de passer par le formulaire d’adoption.
Si tu veux recevoir, à chaque début de mois, un résumé des derniers articles publiés et ainsi ne rien louper !